Gallen-Kallela. Mythes et Nature
Musée Jacquemart-André, Paris
11.03.-25.7.2022
Avec tous mes remerciements à Damien Laval, Claudine Colin Communication.
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AFP
La peinture s’offre un printemps finlandais à Paris
16.3.2022
La Finlande est à l’honneur à Paris ce printemps avec deux expositions rendant hommage aux peintres Albert Edelfelt (1854-1905) et son compatriote Akseli Gallen-Kallela (1865-1931).
Après les rétrospectives consacrées aux Suédois Carl Larsson et Anders Zorn et l’âge d’or de la peinture danoise, le Petit Palais consacre Edelfelt, icône de la peinture en Finlande, dans une monographie comprenant une centaine d’oeuvres, organisée avec le musée d’art de l’Ateneum d’Helsinki.
Bords de la Mer Baltique, forêts, lacs: l’exposition retrace le parcours de ce portraitiste, qui a peint aussi bien les habitants de son pays natal, des scènes d’histoire ou de la vie quotidienne traditionnelle finlandaise du bord de mer que des femmes et hommes célèbres comme Louis Pasteur, qu’il admirait.
Au-delà de la retranscription de la lumière septentrionale si particulière, ses toiles frappent par le naturel des postures et des visages des personnages qu’il peint, proches de l’art photographique.
Grand patriote, Edelfelt a utilisé sa notoriété dans la lutte pour l’indépendance de la Finlande face à l’influence de la Russie et été un modèle pour son cadet, Gallen-Kallela. Comme lui, il a suivi une formation artistique en Finlande et en France où il a fini par s’installer définitivement, tout en retournant chaque été dans son pays natal.
Au musée Jacquemart-André, le public est amené à découvrir jusqu’en juillet la grande diversité et l’originalité de l’oeuvre d’Axel Gallén alias Akseli Gallen-Kallela, un des artistes finlandais les plus connus du tournant du XXe siècle.
Une soixantaine d’oeuvres, peintures, dessins et gravures, regroupés sous l’intitulé « mythes et nature », évoquent son parcours depuis ses débuts naturalistes et ses séjours à Paris, où Edelfelt le guide, à sa maison-atelier construite en pleine forêt.
Ce parcours retrace aussi sa passion pour la botanique autant que pour l’ésotérisme, très en vogue à la fin du XIXe siècle, sa période symboliste avec des oeuvres consacrées aux cycles de la vie, à la mort ou aux légendes nordiques.
Profondément attaché aux paysages qui l’entourent, Gallen-Kallela développe au fil du temps une conception mystique de la nature, particulièrement retranscrite dans une série de tableaux dédiés à l’hiver, à la neige et au silence.
Parallèlement à ces deux expositions parisiennes, le château de Maisons à Maisons-Laffitte (Yvelines) propose une exposition consacrée à la « colonie d’artistes nordiques » réunis l’été 1882 par le collectionneur et dernier propriétaire privé des lieux, Wilhelm Tilman Grommé.
Arts in the City
Exposition Akseli Gallen-Kallela : Mythes et Nature finlandais au Musée Jacquemart-André
Pauline Chevallereau, 14.3.2022
Art Absolument
Albert Edelfelt et Akseli Gallen-Kallela : la liberté ou la mort
Emmanuel Daydé, Mai 2022
Autoroute.fr : Podcast
L’exposition Mythes et Nature au musée Jacquemart-André : la Finlande sous le pinceau d’Akseli Gallen-Kallela
Marie Lévêque, 18.3.2022 : interview Laura Gutman
Beaux-Arts Magazine : Portfolio
La Légende d’Aino de Gallen-Kallela : pêche miraculeuse en Finlande
Josephine Bindé, 11.3.2022
Connaissance des arts
Exposition Gallen-Kallela : l’âme finlandaise et ses légendes se révèlent au musée Jacquemart-André
11.3.2022
Jusqu’au 25 juillet 2022, le musée Jacquemart-André à Paris rend hommage à une facette de l’oeuvre d’Akseli Gallen-Kallela. L’exposition « Gallen-Kallela. Mythes et nature » dévoile la vision poétique du monde de l’artiste finlandais.
Au musée Jacquemart-André (Paris, VIIIe arrondissement), une exposition consacrée à Akseli Gallen-Kallela (1865-1931) montre l’artiste face à la nature et aux mythes de sa Finlande natale, jusqu’au 25 juillet 2022. Passant du naturalisme le plus âpre à un symbolisme teinté d’ésotérisme, l’artiste impose sa vision poétique du monde, dans des paysages symphoniques d’une grande intensité chromatique. En réunissant près de 70 oeuvres, l’institution montre aux visiteurs toutes les couleurs de la neige.
Entre naturalisme et académisme
Depuis la rétrospective du musée d’Orsay en 2012, Akseli Gallen-Kallela n’est plus un inconnu en France. Cette remise en lumière du grand peintre finlandais donnait toute liberté aux commissaires de cette nouvelle exposition, Laura Gutman et Pierre Curie, pour aborder l’oeuvre par un chemin de traverse. Le thème retenu ici, « Mythes et nature», peut sembler paradoxal. Dès la première salle de l’exposition, La Légende d’Aïno, illustration du Kalevala, la mythique épopée finlandaise, montre l’artiste tiraillé entre une
approche naturaliste du paysage et un traitement plus académique des personnages.
La libération de la couleur
Mais au fil des ans, l’artiste sublime sa vision. Dans les paysages qu’il réalise aux environs du lac de Ruovesi, où il s’est installé, le dessin se simplifie, la couleur se libère sous l’influence de Gauguin et des estampes japonaises. Dans « Kalela en automne », le jaune oranger du feuillage claque comme un coup de cymbale.
Parallèlement, Gallen-Kallela montre un vif intérêt pour l’art décoratif. Kalela, sa maison atelier perdue au milieu des bois, est conçue comme une oeuvre d’art totale. Inspiré d’un motif de fougère, l’audacieux tapis Flamme est loin des fioritures de l’Art nouveau… Quelques figures énigmatiques de jeunes femmes portant secrètement le deuil de la propre fille de l’artiste nous mèneront à l’étonnant Ad Astra (1907), résurrection cosmique d’un Christ au féminin portant les stigmates.
Un hymne à la nature sauvage
Délaissant ce symbolisme aux connotations ésotériques, les dernières salles de l’exposition réunissent un exceptionnel ensemble de paysages, hymne à la nature sauvage, à ses lacs immenses bordés de collines, à ses bois intacts. Ici, la seule trace de vie se résume aux empreintes d’un lynx sur la neige. Mais une présence supérieure habite ces « paysages du silence » comme Nuit de printemps (1914), où Gallen-Kallela transcende la clarté hypnotique des nuits d’été finlandaises. Jamais le ciel n’a été aussi limpide. Et dans les paysages d’hiver, la neige se pare de bleus et de mauves.
Envie d’ailleurs
Gallen-Kallela, mythes et nature: la Finlande vous donne rendez-vous au musée Jacquemart-André
Anne-Laure Faubert, 29.3.2022
France-Culture, L’Art est la matière
Gallen-Kallela. Mythes et Nature
Jean de Loisy et Laura Gutman, 20.03.2022
A travers près de 70 œuvres issues de collections publiques et privées, comptant notamment des prêts exceptionnels du Musée Gallen-Kallela d’Espoo, l’exposition investit un aspect dominant de son œuvre et traversant l’ensemble de sa carrière, à savoir le thème de la nature et du paysage finlandais.

Les noms des grands artistes du nord de l’Europe en Scandinavie ou en Finlande qui souvent avaient travaillé en France ou en Allemagne commencent à être mieux connus. Bien sûr les figures comme celle de Edvard Munch ou August Strindberg nous sont familières mais depuis une trentaine d’années sont apparus à nos yeux parfois trop concentrés sur le centre de l’Europe, Allemagne, Italie et France, des noms nouveaux qui ont marqué le XIXe siècle. Peder Balke en Norvège, Albert Edelfelt en Finlande, Christen Købke au Danemark ou parfois le XXe comme Hilma af Klint pour la Suède, Helene Schjerfbeck en Finlande et bien d’autres grâce aux travaux et aux expositions qu’on a pu voir au MAM, au Musée des Arts Décoratifs, au Petit Palais ou à Orsay et maintenant au Musée Jacquemart-André.
Parmi eux une figure manifeste d’une poésie intense, un sens du paysage de l’harmonie musicale du monde, de la profondeur contemplative et silencieuse de la nature c’est Axel Gallén dit Gallen-Kallela considéré comme un des très grands artistes européen et certainement l’artiste emblématique de la Finlande.

Crédits : The Gallen-Kallela Museum / Jukka Paavola
Son art conjugue des qualificatifs multiples : naturaliste, symboliste, mystique, expressionniste. Son activité incessante, après des études d’art en Finlande, se déroule à Paris à la fameuse académie Julian où il rejoint les groupes réguliers d’artistes nordiques venus étudier dans la capitale de l’art moderne. Retourné en Finlande où il développe à la fois une peinture des mythes inspirés de la grande tradition populaire du Kalevala reconstituée vers 1830, autant de sujets héroïques qui participent à la création de l’identité de cette jeune nation.

Crédits : The Gallen-Kallela Museum / Jukka Paavola
Puis il voyage en Allemagne, en Italie, en Afrique aux États-Unis, à Taos au Nouveau-Mexique, sa curiosité est infinie. Cela ne l’empêche pas de poursuivre également des expériences vers une expression complète des arts : vitrail, mobilier, art décoratif et de lutter auprès des indépendantistes contre la Russie pendant des longues années de crise pour s’échapper du joug des tsars. La Finlande n’obtiendra son indépendance qu’en 1917 à la faveur de la Révolution russe.
Lecture des textes : Emmanuel Lemire
Musiques et textes diffusés :
- Karelia, Suite op 11 : 1. Intermezzo de Jean Sibelius par L’Orchestre symphonique de la radio de Helsinki, dirigé par Okko Kamu.
- Kanteleenrakentajien ehtoo (mus. trad.), par Antti Kettunen au kantele.
- Inventio pour kantele d’Erkki Salmenhaara, par Ritva Koistinen.
- Rakastava op 14 de Jean Sibelius, par l’Academy of St Martin in the Fields, dirigée par Neville Marriner.
- Prélude : Mélisande au rouet, de Jen Sibelius, par L’Orchestre symphonique de la radio de Helsinki, dirigé par Okko Kamu.
Chargée de recherche : Maurine Roy
France Fine Art
Gallen-Kallela, Mythes et Nature : Podcast
Anne-Frédérique Fer et Laura Gutman, 11.3.2022

Gazette de Drouot
La Finlande selon Gallen-Kallela au musée Jacquemart-André
Virginie Huet, 29.3.2022
Journal des arts
Gallen-Kallela, chantre de la mère-patrie
Elisabeth Santacreu, 5.4.2022
Plus qu’un genre pictural, le paysage, pour l’artiste finlandais exposé au Musée Jacquemart-André, était le socle de sa communion avec sa terre natale dans une conception panthéiste de la nature.

Paris. Depuis deux ans, les visiteurs du Musée d’Orsay peuvent admirer une œuvre du peintre finlandais Akseli Gallen-Kallela (1865-1931), Le Grand Pic noir (1892-1894). L’oiseau à la crête rouge immergé dans le paysage grandiose du lac de Paanajärvi, en Carélie, fait figure de double du peintre profondément attaché à la nature finlandaise. C’est ce chantre de la mère-patrie que présente la commissaire Laura Gutman, qui a obtenu les prêts des institutions finlandaises pour cette exposition de près de soixante-dix œuvres et objets. Il ne s’agit pas, comme au Musée d’Orsay en 2012, d’une rétrospective mais d’une analyse de la personnalité de l’artiste à travers les paysages qu’il a peints. Et, si Le Grand Pic noir ne figure pas à l’exposition, le même oiseau y apparaît dans une œuvre très symbolique des préoccupations du peintre.
Un Finlandais à Paris
Gallen-Kallela incarne le cosmopolitisme et les tensions de la Finlande qui a longtemps dépendu de la Suède, avant d’être annexée par la Russie, en 1809. Son père, suédophone, a changé son nom de famille, passant du finnois Kallela au suédois Gallen. Pour sa part, Axel Waldemar Gallen prendra officiellement le nom d’Akseli Gallen-Kallela en 1907, affirmant définitivement son appartenance finnoise. À Helsinki, le jeune homme apprend à peindre auprès d’Adolf von Becker (1841-1909) d’abord formé à l’école du paysage de Düsseldorf puis dans les ateliers de Gustave Courbet et de Thomas Couture. C’est donc très naturellement qu’Akseli, grâce à une bourse, rejoint en 1884 la colonie de peintres finlandais de Paris. Comme Albert Edelfelt, qui le prend sous son aile, il est un admirateur du peintre naturaliste Jules Bastien-Lepage (1848-1884) et de sa vision de la nature et des paysans. Tout le début de la carrière du jeune artiste, qui fait des allers-retours entre la France et la Finlande, reflète cette influence.
Grâce à Edelfelt, il peut se lancer dans le projet d’un grand tableau pour l’Exposition universelle de 1889 : il peint à Paris La Légende d’Aïno (1888-1889) qu’il ne présentera finalement pas car, comme l’avait fait Bastien-Lepage pour sa Jeanne d’Arc (1879), il a choisi une esthétique naturaliste que les milieux artistiques parisiens ne comprennent plus. L’œuvre, la première faisant référence à l’épopée nationale du Kalevala, rencontre un grand succès lorsqu’elle est montrée en Finlande. Cette version est exposée au Musée Jacquemart-André, avec son cadre réalisé par un artisan montmartrois sur les dessins du peintre. En 2012, le Musée d’Orsay avait présenté la seconde version, peinte en Finlande en 1891 : pour celle-ci, les études ont été réalisées pendant le voyage de noces de l’artiste dans la région sauvage de Carélie.
Vers un symbolisme inspiré par la théosophie
La Légende d’Aïno marque un tournant dans sa carrière et il aborde sa période symboliste. Désirant s’immerger dans la nature pour travailler, il construit en 1894-1895 une maison-atelier au bord du lac de Ruovesi, à laquelle il donne le nom de « Kalela ». Comme la « Red House » du Britannique William Morris que le peintre a visitée, Kalela est une œuvre d’art totale et le creuset de nouvelles recherches. Il y réalise l’un de ses premiers vitraux, Finlande lève-toi (1896), un hymne à la nature de la mère-patrie signé « GK ». Il est alors engagé dans une démarche spirituelle partagée par nombre d’intellectuels et d’artistes de la fin du XIXe siècle, la théosophie. Dans les œuvres symbolistes qu’elle lui inspire, comme dans ses œuvres kalévaléennes, la nature tient une place prépondérante : La Rivière des morts (1893) ou L’Île des bienheureux (1897) en témoignent, mais aussi Ad Astra (1907) où une jeune femme figurant l’âme s’élève dans un ciel étoilé. En 1895, le peintre perd sa fille de quatre ans, morte de la diphtérie à Kalela alors qu’il se trouve en Allemagne dans le cercle d’Edvard Munch. Il est donc particulièrement concerné lorsque l’homme d’affaires Fritz Arthur Jusélius lui commande le décor d’un mausolée pour sa fille de onze ans, Sigrid, décédée brutalement en 1898. L’exposition présente une série de dessins préparatoires et d’études pour la coupole et les murs : on y voit Le Pin (1901), l’un des six arbres représentatifs de la nature finnoise, escaladé par un grand pic noir.
La fin de l’exposition montre le synthétisme qui caractérise les paysages de Gallen-Kallela à partir de 1900. Influencé par les postimpressionnistes, l’estampe japonaise et la photographie qu’il pratique, il modifie ses compositions : l’horizon de La Tanière du lynx (1906, voir ill.) est relevé et, dans Paysage d’hiver (1917), des arbres très graphiques dont on ne voit qu’un tronçon servent de premier plan à une vue de lac presque abstraite, comme l’était également Nuages sur le lac (1904). Cependant, alors qu’il connaît parfaitement les avant-gardes, il n’ira jamais au-delà, attaché à la réalité du paysage qu’il conçoit comme un monde primitif et panthéiste. Pour retrouver ce contact avec la vie sauvage qu’il voit disparaître en Finlande où la forêt commence à être exploitée industriellement, il partira en Afrique puis au Nouveau-Mexique. Mais c’est une autre histoire que n’aborde pas l’exposition.
La Croix
L’éveil des peintres finlandais
Sabine Gignoux, 14.3.2022
Est-il permis, par les rudes temps qui courent, de s’évader un instant à travers les forêts enneigées, les lacs étincelants de Finlande ? En fait, les expositions que le Petit Palais et le Musée Jacquemart-André à Paris consacrent simultanément aux peintres Albert Edelfelt et Akseli Gallen-Kallela résonnent étrangement avec l’actualité. Les deux artistes ont entamé leur carrière à la fin du XIX e siècle, à une époque où leur patrie, passée de la domination suédoise à celle de l’Empire russe, a aspiré à s’émanciper de ce joug, avant d’acquérir son indépendance à la faveur de la révolution de 1917. Chacun à sa manière, ils ont accompagné ce mouvement nationaliste en célébrant l’identité de leur territoire, tout en se nourrissant de culture européenne, notamment française…
Né en 1854, Albert Edelfelt vient le premier se former à 20 ans à Paris, où il s’installe pour un quart de siècle, tout en retournant chaque été en Finlande. Après de premiers tableaux inspirés par l’histoire de sa terre natale, il bascule dans une veine naturaliste, sous l’influence de Jules Bastien-Lepage. Et il y entraîne son cadet Akseli Gallen-Kallela, qui débarque dans la capitale française en 1884. Homme de la côte sud de la Finlande, Edelfelt peint la vie âpre des pêcheurs, des petits apprentis tailleurs, les femmes à la sortie de l’église, une conteuse au regard inspiré…
Avec un sens aigu du détail ethnographique, il dépeint les visages burinés, les tabliers chamarrés, les chaussures et paniers en écorce tressée, la beauté de la nature qui enveloppe une assemblée protestante en plein air ( Service divin au bord de la mer, une oeuvre achetée par l’État français). Une lumière quasi divine illumine d’ailleurs la plupart de ses scènes, même celle douloureuse de cette famille emportant en barque le cercueil de son petit.
Parallèlement, l’artiste mène une carrière de portraitiste mondain. Il peint les enfants du tsar Alexandre III, le tsar Nicolas II, et fait sensation à Paris en 1885 avec son Portrait de Louis Pasteur, saisi au travail dans son laboratoire. En comparaison, Akseli Gallen-Kallela apparaît bien plus radical. Dès 1894, lui se bâtit
une maison en rondins dans la forêt finlandaise où il vit dix ans, immergé en pleine nature (même s’il voyage régulièrement en Europe et plus tard jusqu’en Afrique).
Marqué par le courant « Arts and Crafts », il crée ses propres meubles et des vitraux. Il peint de purs paysages, parfois en plein air, parfois d’après des croquis ou des photographies qu’il prend lors de randonnées à ski ou à bicyclette. Il capte les traces furtives d’un lynx dans la neige, les timides floraisons printanières. Pressent-il que ce monde est menacé ? À la fin du XIX e siècle, l’exploitation de la forêt finlandaise est en plein essor. Dans sa vue de Vuokatti, Gallen-Kallela montre un convoi de bateaux
transportant du goudron, comme un cortège funèbre.
En réaction à cette modernité qu’il récuse, l’artiste, ami des compositeurs Kajanus et Sibelius, cultive une veine symboliste et mystique. Surtout après la mort de sa fille, emportée en 1894 par une diphtérie. Il peint et grave l’épopée du Kalevala, rédigée à partir de légendes et poèmes collectés au début du XIX e siècle par Elias Lönnrot, une oeuvre clé de l’identité finlandaise. Les paysages de Gallen-Kallela deviennent l’écrin de ces créatures mythiques, même invisibles, comme ce superbe Lac Keitele , dont les frémissements rectilignes sont associés en finlandais aux « sillons de la barque » d’un héros du Kalevala.
L’artiste influencera en retour son aîné Edelfelt, qui livrera aussi, à la fin de sa vie, des paysages intacts, cernés d’un trait sombre emprunté à Munch et à Gauguin. En 1900, Edelfelt invitera son ami avec d’autres compatriotes à exposer avec lui dans le pavillon finlandais de l’Exposition universelle de Paris. Commissaire général du projet, grâce à ses liens avec la Russie, il sollicitera l’architecte Eliel Saarinen, qui donne au pavillon la forme d’une église médiévale finnoise. Gallen-Kallela, lui, y réalisera des fresques sur
des thèmes du Kalevala, mais aussi des meubles et des textiles stylisés à partir de motifs et techniques traditionnels, comme ce grand tapis Flamme inspiré de feuilles de fougères. Un an plus tôt, le tsar Nicolas II venait de remettre en cause l’autonomie du grand-duché de Finlande et de renforcer l’usage de la langue russe. À leur manière pacifique, ces artistes tenteront de lui opposer la force de leurs racines singulières.
L’Express
Gallen-Kallela, un peintre en quête de la Finlande sauvage
Letizia Dannery, 26.3.2022
Le Figaro
Akseli Gallen-Kallela à Jacquemart-André
Valérie Duponchelle, 16.3.2022

Le Figaro Magazine
Finlande, Terre de lumière
Pierre de Boishue, 25.3.2022

Le Journal du dimanche
Edelfelt et Gallen-Kallela, deux peintres finlandais exposés en même temps à Paris
Marie-Anne Kleiber, 23.3.2022
Le Monde
Edelfelt et Gallen-Kallela, la nature finlandaise en toute indépendance
Philippe Dagen, 13.03.2022


Le Parisien
Quand la Finlande ne pouvait pas voir la Russie en peinture
Yves Jaeglé, 13.3.2022
L’Objet d’art
Un Printemps finlandais
M. D., 1.4.2022
L’Oeil
Gallen-Kallela, l’âme finnoise
Isabelle Manca-Kunert, 1.3.2022
L’Officiel des spectacles
Gallen-Kallela : le Roi des Neiges
Anne-Sophie Jahn, 30.03.2022
Plaisirs de peindre
Gallen-Kallela
Elodie Blain, 1.2.2022

Publikart
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Stanislas Claude, 11.3.2022
Radio Notre-Dame
L’exposition Akseli Gallen Kallela au musée Jacquemart André
Guillaume Sébastien, interview Laura Gutman, 23.3.2022
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Natacha Wolinski, 1.3.2022

Toute la culture
Gallen-Kallela: nature sauvage et folklore finlandais
Iseult Cahen Patron, 25.3.2022
Valeurs actuelles
Une Symphonie finlandaise
Léopoldine Frèrejacques, 7.4.2022